samedi 20 mars 2010

Stop aux courges (partie 1)

Stop aux courges... Après en avoir soupé tout l’hiver, les petits légumes nouveaux se font attendre... A l’instar de Daniel Rose qui devrait de nouveau ouvrir son restaurant fermé depuis plus de trois saisons Spring, spring, spring !

Ces derniers jours d’hiver étaient en inadéquation avec les petites robes légères qui fleurissent les vitrines... Ces derniers jours d’hiver ont culpabilisé devant l’aiguille d’une balance qui a eu tendance à basculer dans le sens inverse des résultats aux régionales !
Et alors que les bourgeons percent timidement, les régimes murissent sur les couvertures glacées... Spring !

La schizophrénie s’est emparée des gourmands, avec le changement de saison : envie de découvrir les nouvelles adresses (Hugo et Victor par exemple, l’adresse qui prolifère sur la blogosphère et dont nous reparlerons d’ici peu) et nécessité d’admettre qu’ un peu de frustration passagère peut décupler certains plaisirs... Alors par solidarité avec les divines pâtisseries, j’ai fait l’expérience d’un régime...
Curieusement j’ai pu constater que prononcer le mot et se convaincre de le rendre réel, entraine l’intégration du mot « faim »... je pense « régime » et mon estomac se serre en geignant, inévitablement !

Le régime est un concept avant de devenir une pratique... Il offre tous les paradoxes : bien que tabou, tout le monde a sa petite idée dessus... il y a ceux qui savent et ceux qui s’informent, ceux qui exhibent leur corps fièrement en pérorant sur la méthode machin et ceux qui se cachent, renonçant par avance (Spring ouvre ses portes au printemps) !

Restait le choix de la méthode... Sans discourir, je reprendrai le premier principe : « le bon sens est la chose au monde la mieux partagée »... Pour perdre du poids, il faut manger moins!

Il y a quelques années, j’avais mis au point ma méthode qui vaut ce qu’elle vaut, mais qui avait bien fonctionné : comme il m’était impossible de toucher un petit déjeuner avec ses tartines légèrement beurrées et ses carrés de chocolat, j’ai revu l’équilibre de mes autres repas : midi et soir, une formule express Picard (ma deuxième maman) avec une pomme et éventuellement un peu de salade verte... résultats probants !

La semaine dernière, j’ai testé le régime tendance : le chronorégime. Le principe : on ne se prive de rien mais on mange de façon décroissante dans la journée : petit déjeuner pantagruélique avec fromage et charcuterie, déjeuner avec des sucres lents, dîner léger avec une soupe. Pas de résultat spectaculaire sur la balance... Alors j’ai testé autre chose... à découvrir dans la deuxième partie de « STOP aux courges » !
Note : Tout ce que j’avance n’a aucune prétention scientifique... et ne concerne nullement les problèmes d’obésité... Pour cela, mieux vaut se porter vers d’autres horizons plus documentés:

un article publié sur Slate.fr

un blog dédié aux recherches en matière de nutrition

Sinon, Spring, le restaurant de Daniel Rose, l'homme de Chicago, que j'ai tellement hâte de retrouver

dimanche 7 mars 2010

L'Agrume, tout en douceur



Né un 24 décembre, L’Agrume transforme non pas l’eau en vin mais la salle du restaurant tristounette en assiette à tendance gastronome. Dans une rue sans âme du cinquième arrondissement, la gentillesse est livrée verre en main dès l’entrée, par le sourire accueillant de Karine. Elle nous installe, nous met à l’aise à tel point que l’on oublie la neutralité dépressive du décor. Sous les néons de la cuisine ouverte, s’active Franck, jeune cuisinier mais pas jeune premier. Avant de tenter l’aventure parisienne, il est passé par le Plazza-Athénée, le Bernadin (de l’autre côté de l’Atlantique), Michel Rostang... Dans cet espace cubique, le chef officie, tel un métronome, de façon rythmée et concentrée : taillant des légumes, coupant la viande, préparant le velouté. Parfois il lève la tête et explique sa façon de travailler sur un ton presque gênée, dévoilant l’humilité intrinsèque et métonymique du lieu.

Au dîner, le menu dégustation propose cinq plats à... trente-cinq euros. Karine prévient « Les assiettes sont un peu plus petites que les plats à la carte », c’est peut-être vrai, mais peu importe, la dernière cuillère du dessert rappelle l’existence du mot « gourmandise ».
Le repas commence avec l’océan : une araignée de mer décortiquée dont la douceur de la chair est relevée avec des condiments à l’évocation asiatique, un bouillon salin d’huîtres pochées surmontées de lamelles truffées suit, satisfaisant pleinement par son équilibre mon palais bretonnant. Le menu file la mer avec un pavé de bar, joliment accompagné d’asperges néo-printanières ; seul bémol tiraillant légèrement les cheveux : la cuisson du poisson réduite de quelques millièmes de secondes aurait enthousiasmé d’avantage mes papilles déjà perdues dans la succession maritime.


En revanche, rien à ajouter à la cuisson du canard, tendre et savoureux, comme la disponibilité du service. La gourmandise se voulant salée, je n’ai pas eu de problème pour échanger mon dessert contre un plat fromager : de belles lamelles de tomme de brebis sur une salade mêlée, agrémentée de pignons de pin m’a rappelé que la satiété n’était pas arlésienne, mais bien parisienne !


Cinq plats en menu dégustation le soir, un menu déjeuner à 16 euros le midi avec trois petites entrées et un plat au choix... Chaque jour, la carte change! Le café est a 1,50 euros et la carte des vins, plus qu'honnête. Franck et Karine veulent partager leur plaisir et donnent d’eux-mêmes avec un naturel si peu parisien que cela en est déconcertant... Pourvu que cette générosité charmante ne disparaisse pas derrière la grisaille de la capitale.

L'Agrume

15 rue des Fossés Saint-Marcel

75005 Paris

01.43.31.86.48