lundi 22 juin 2009

L'éclair parfait - Jean-Paul Hévin



La pâtisserie peut tenir lieu de dessert… mais pas seulement. Parfois, il suffit de passer, plus ou moins consciemment dans une rue, prétextant une balade d’humeur badine et, tout en faisant mine de se perdre, se retrouver rue Saint-Honoré. Comme pour se mentir, il vient à l’esprit l’idée de continuer à pied afin de profiter de la beauté parisienne. Et puis, le regard capte des pas arrêtés devant une vitrine et les mots, inscrits sur le verre, se frayent un chemin jusqu’à l’esprit : Jean-Paul Hévin.

L’été approche mais la chaleur, ennemie du chocolat, n’est pas encore installée, il serait dommage de ne pas se laisser tenter… le bras se tend sans se faire prier vers la porte d’entrée, la pousse. Corps et esprit sont happés, impossible de faire marche arrière. Le sourire apparaît, la sagesse tente de faire reculer les envies qui, hélas, débordent, et les paroles sortent sans contrôle : un éclair au chocolat ET … encore un petit plaisir… parfois une tablette de chocolat, parfois un autre gâteau… jamais un « ce sera tout, merci ». L’éclair est déposé, comme par provocation, dans un sachet en papier que l’on peut aisément ouvrir sitôt la sortie franchie. Or quoi de mieux que la lumière du jour pour se rassurer sur la gourmandise ravie ?

La pâte à choux est dorée, presque satinée à certain endroit. Le glaçage apporte la touche indiquant visuellement la saveur enfermée dans la pâte à choux farcie. La brillance est réussie et ne colle pas. L’éclair est conforme aux attentes imprimées dans les souvenirs. L’envie de croquer ne peut plus être combattue. L’impression en bouche est constante. Le croquant de la pâte à choux s’ajuste parfaitement à la crème délicieusement chocolatée, justement équilibrée, élaborée à partir de fèves en provenance d’Amérique centrale. L’éclair est si bien réussi que le temps entre chaque bouchée peut s’étaler sur plusieurs mètres de promenade, le temps de parvenir devant le Louvre et de décider de profiter de cette journée fraîche et ensoleillée en passant sous les arcades pour découvrir la pyramide.

231, rue Saint-Honoré - Paris 1er
23 bis, avenue de la Motte Picquet - Paris 7ème
3, rue Vavin - Paris 6ème



2 commentaires:

Doji a dit…

Malheureusement, pour avoir testé ces éclairs à de multiples reprises (tant rue Vavin qu'avenue de la Motte-Picquet) à la suite des tests du Figaro, je ne puis qu'apporter de la modération à ce dythirambisme aigu.
De fait, la qualité de ces éclairs est très aléatoire : souvent on tombe sur des éclairs à la pate trop molle voire élastique. Quant au glaçage, il m'est arrivé de voir la puissance de son goût égaler celle de la crème.
Ajoutant à cela la taille modeste (tant en longueur qu'en volume) de ces éclairs (par rapport, par exemple, à ceux de la Maisno du chocolat, ou de carl Marletti), je fus naturellement extrêmement déçu du rapport qualité prix.
Passons sur le service qui, à défaut d'être souriant, dénote une tiédeur arrogante quand il ne frise pas la glacialité méprisante.
Pour ce qui me concerne, je m'abstiens désormais, pour Hévin comme pour d'autres, de payer la prime au prestige du pâtissier.

Anne-Julie a dit…

Ah que vous me faites souffrir!!! J'en ai pourtant testé plusieurs...
Storher était très bien mais sa tendance "premier de la classe" m'a un peu agaçée! JPH rue du faubourg st Honoré m'a subjuguée à plusieurs reprises! Allez goûter celui de Jacques Genin rue de Turenne alors... classique mais avec une touche de fantaisie à l'image de son maître! Je n'ai pas testé celui de Marletti, mais promis je le ferai... ainsi que celui de Marcolini!