dimanche 20 septembre 2009

Un dîner sur les terres de la comtesse du Barry

Jeudi soir, nous quittons Paris, direction Louveciennes. Nous sommes attendus par Marie Cavroy qui a pris possession des dépendances du château de la comtesse du Barry, en lieu et place du jardinier et du gardien. Lorsque nous arrivons sur les lieux, la nuit est tombée. Le grand portail ouvert laisse entrevoir des flambeaux qui éclairent le chemin menant à la massive demeure. Les lumières orangées qui illuminent les fenêtres laissent deviner les formes de la bâtisse formée de deux ailes, jointes par une grande et longiligne terrasse.

Devant un magnifique rosier fleuri, une table extérieure avec des flûtes et du champagne nous attend. Marie apporte sur un plateau de délicats gaspachos à la tomate ou à la betterave, relevés par une crème de parmesan Il fait doux et pour quelques jours, c’est encore l’été. Des bruschettas au pain justement grillé et aux poivrons marinés concluent l’apéritif estival.


Il est temps de passer dans la salle à manger, délicieusement raffinée avec des meubles et des objets que Marie s’est amusée à chiner. Deux grandes tables rondes dressées nous attendent, présentant en chacune de ses assiettes, une salade à l’assaisonnement réussi et une tarte de légumes fondants. Raphaël, discrètement, dessert les tables sans que nous en prenions conscience. Avec la même célérité il apporte le plat contenant des tranches de gigot d’agneau et sa sauce dont les morceaux de pain ne laisseront aucune trace. La viande est accompagnée d’un merveilleux gratin dauphinois, parfaitement réalisé : les pommes de terres sont fondantes, la crème tient sans être liquide et le gratiné incite à un second service, phagocytant la place gardée pour le dessert. Ce dernier ne s’esquive cependant pas et arrive sur la table sous forme de crumble aux pommes et groseilles... Et comme un repas sans chocolat, ça n’existe pas, de petits moelleux ponctuent ce repas de comtesse.


Marie, hôtesse accueillante, et cuisinière de cœur, a décidé de faire partager sa passion de la cuisine dans ce site incroyable, en animant des ateliers de cuisine. Plusieurs formules de cours coexistent, permettant d’apprendre, de se perfectionner mais aussi de prendre le temps autour d’un moment convivial. La cuisine du Barry peut également être privatisée pour des soirées dépaysantes.

La cuisine du Barry
06.07.87.48.67
cuisine.du.barry@hotmail.fr

samedi 12 septembre 2009

Passage 53, du beau monde dans l'assiette!


Dans la perspective de l’intimiste jardin du Palais Royal et du lumineux passage Verdeau aux boutiques anciennes, s’ouvre le bien nommé passage des Panoramas (malgré la disparition des rotondes éponymes). Et au milieu de cette verrière longiligne, une minuscule salle propose une cuisine confidente, bien qu’un brin distante. Ouvert depuis six mois dans des tons sombres, le Passage 53 a marqué une pause pour adopter une décoration plus crayeuse et bourgeoise, ajustant le prix du déjeuner à son nouvel apparat. Le restaurant inaugurait à peine son nouveau style, en ayant fait disparaître le menu du déjeuner à 19 euros, la carte n’était pas imprimée et une fois confortablement installés, il ne nous restait que le choix du menu gastronomique… En semaine, pour déjeuner, je trouvais cela un peu rude. L’adorable directeur de salle, et les fauteuils confortables surent nous convaincre de l’expérience du lâcher prise !

Une appétissante corbeille de pain fut placée sur la table, accompagnée de quatre carrés de beurre confectionné par Monsieur Bordier : beurre aux algues, beurre au yuzu, beurre demi-sel et beurre doux… Si le menu n’avait pas eu l’appellation gastronomique, je me serai régalée de ce pain à la saveur réconciliante, mais il fallait rester sage.


Un premier jeu d’assiettes prit place sur notre table : au milieu d’une surface immaculée, une onctueuse crème de brocoli recouverte patiemment des grains du légume constituait un préambule réussi. La spécialité du chef suivit prestement. Le visuel était évident : un tartare de veau au rose printanier surplombait gaîment une huître gillardeau mélangée à du fenouil et de la pomme granny smith. Si la douceur des mets était incontestable, il manquait à mon palais, une pointe relevée à ce joli plat qui le cantonnait en agréable transition pour « l’assiette blanche ». Cette seconde entrée aux tonalités d’opaline était séduisante : un blanc de sèche juste saisi, s’accompagnait d’une crème de choux-fleur, adoucit par une discrète poudre d’amande. Le jeu des textures contrastait avec l’homogénéité de la couleur, nous étions aux anges, prêts à nous laisser surprendre par les plats de résistance.

La mer poursuivait son avancée en nous présentant son cabillaud sauvage pêché sur les côtes bretonnes, joliment caramélisé à la poudre de shiitake. Beau pavé mais qui aurait mérité un léger effort pour parfaire sa cuisson. Quant à l’accompagnement nous n’aurions pas boudé plus de rondeur pour la quenelle de purée du champignon shiitake. Les légumes de Joël Thiébault auraient, de même, mérité un retour de fourchette, même si la faim se transformait en gourmandise. Une pintade des landes fondante par sa cuisson à basse température annonçait l’automne avec sa poignée de girolles et ses petites rattes. Et l’automne s’installait confortablement avec le dessert aux saveurs épicées : une glace au goût musqué et safrané déposée sur un confit de citron et entourée de mirabelles confites à la fleur d’oranger… sublime dessert qui achevait le repas. Mais pour nous remettre de la disparition du menu déjeuner pour lequel nous nous étions déplacés, le chef nous offrit une petite surprise : une tarte au chocolat de Madagascar à la pâte tout juste présente, dont l’utilité se résumait à transporter le chocolat jusque dans la bouche et laisser fondre… Alors oui, j’étais enchantée !

C’est à cause du dessert que j’ai attendu pour rédiger mon avis… de belles surprises au dessert, des produits de qualité certaine (Thiebault, Desnoyers), beaucoup de plats mais aux portions congrues… Un service charmant et prévenant…le tout pour 45 euros un midi… Je reste dubitative et m’interroge sur la catégorie de la table... Il faudra une tentative lors d’un dîner (menu dégustation à 60 euros).

Passage 53

53 passage des panoramas

75002 Paris

01.42.33.04.35

dimanche 6 septembre 2009

B4 restaurant: brunch de rentrée


Premier dimanche de rentrée, la semaine n’a pas totalement fait oublier les vacances même si les éléments ont bien tenté de les emporter. Mais après le vent, la pluie et la baisse de température de la semaine, ce dimanche a vu le soleil de retour dans nos rues parisiennes. Les copines étaient également de retour et, afin de nous retrouver « so sex in the city », il nous fallait bruncher ensemble pour échanger potins de rentrée, souvenirs de vacances et comparer nos bronzages persistants. Le choix des brunchs à Paris n’est pas toujours aisé, bien souvent les prix sont exorbitants pour des produits de piètres qualités à la facilité exaspérante.

Nous voulions un dernier repas estival et sans chichis avant le retour aux sages assiettes vertes et légères. Nous voulions des prix déculpabilisants après réception de la feuille d’imposition. Mais nous voulions aussi un endroit un peu hype ambiance so NYC, dans un quartier vivant et parisien…

Nous avons trouvé le brunch du B4 restaurant à deux pas de l’hôtel de ville dans les vieilles rues du Marais. Décoration moderne, ardoises au sol, tables désignées blanches, corbeilles avec viennoiseries mini car au beurre… mais en nombre… parfait ! Des tartines de pain frais du boulanger de quartier avec du beurre d’Echiré, des petites confitures sans prétention mais qui se laissent étaler. Des jus de fruits, certes non pressés, mais à volonté, du café ou du thé Mariage… Le brunch condense trois repas en peu de temps alors une fois la corbeille vidée et comme si trois heures s’étaient écoulées, nous sommes passées à l’assiette salée. Il en existe trois, nous n’en avons testé qu’une : « la britannique » car la tendance de la rentrée c’est England everywhere! Oeufs brouillés un peu fade avec des tranches de bacon qui auraient mérité d’être un peu plus revenues dans la poêle pour mieux croustiller, une pomme de terre à la sauce tartare un chouia trop liquide et une tomate façon provençale… Et sonne l’heure du goûter avec une gaufre recouverte de vrai chocolat fondu pour lequel on racle l’assiette même repues !

Le service est sympa et souriant, c’est dimanche, on est cool même en septembre ! Il manque cependant un peu de fantaisie dans les assiettes. Avec un zeste d’originalité en plus, on n’hésiterait pas à arrondir les 17euros 50 à la dizaine supérieure… En attendant un peu de folie dans cet endroit branché trop sage, on peut patienter quelques dimanches encore en commandant une coupe de champagne (pour le même prix, mais en renonçant au jus de fruits) !

B4 restaurant
6/8 square Sainte-Croix de la Bretonnerie
75004 Paris
Métro hôtel de ville
Brunch le dimanche de 12h à 16h